Vivre à Londres

jeudi 28 janvier 2016

Conduire à gauche : code de conduite, conseils et mesaventures

Après 5 années passées à pédaler sous un climat parfois très hostile, nous avons enfin une voiture !
Pourquoi avons-nous attendu si longtemps ?
Nous vivions dans un quartier qui, comme l'expression "mouchoir de poche" le définit bien,  où le
 besoin de véhicule ne s'était pas présenté (en revanche, pas mal de dépenses au quotidien). Pour se déplacer en famille, en plus du vélo, nous utilisions le bus, la trottinette, le métro, le train, le taxi (black cab, mini-cab et Uber), pourquoi pas un Boris bike dans le centre de Londres, et aussi le service d'une compagnie qui loue des voitures à l'heure, Zipcar, (sans chauffeur !).
Les transports collectifs nous apportaient entière satisfaction, et  nous n'avions aucune envie de nous équiper d'une voiture. Pour les vacances, nous louions une voiture ou nous voyagions en Eurostar, parfois avec beaucoup trop de valises. Maintenant qu'on a un coffre, on ne se prive pas pour rapporter quelques provisions transmanche !

Le vélo à Londres :
Nous roulions déjà en vélo avant de venir vivre à Londres. Lorsque nous avons choisi notre quartier, nous savions que nous pourrions atteindre nos lieux de travail sans prendre le métro. Un luxe énorme que nous nous sommes accordés en quittant la région parisienne. Nous voici ici sur nos vélos, accompagnés d'une photo d'un cycliste hors du commun prise en route.

La conduite à gauche n'a posé aucun problème - éventuellement quelques confusions - surtout si on change de pays trop souvent. Il faut faire équipe avec le conducteur pour être sûr qu'il empreinte la bonne voie (je surveille).
A vélo, nous avons vite pris confiance car les pistes cyclables sont très nombreuses et traversent les parcs alentours, c'est très agréable.
Nous avions vu passer sous nos fenêtres la course Londres / Brighton à vélo, qui remporte un succès énorme chaque année (pas encore inscrits).
Les entreprises proposent un service en collaboration avec le gouvernement, géré par plusieurs organisations, comme Bike 2 Work, Cycle to Work Scheme.
Le plan incite les salariés à faire leurs trajets en vélo, par tous les temps, grâce à un esprit sportif et axé sur la vie en plein air - ici, on sort par tous les temps - avec des vêtements adaptés et douche à l'arrivée et/ ou en route, ça dépend de la chance qu'on a.

La démarche administrative est un peu longue, car l'entreprise doit recevoir l'accord de l'organisation pour accorder la demande du vélo auprès du magasin. Le prix du vélo + matériel est ensuite déduit de la fiche de salaire, mensuellement, et permet d’obtenir une réduction d'impôt (en fonction du prix du vélo, donc plus intéressant pour l'achat de vélos très technique).
J'ai eu de la chance avec le "scheme" : j'avais terminé de payer mon vélo quand on me l'a volé !


Louer une voiture à l'heure :
L’inconvénient de la location à l'heure, en plus d'anticiper une date, est qu'il est difficile de prévoir à l'avance la durée nécessaire. Embouteillages, imprévus,  et les courses chez Ikea, le trajet à la déchetterie, deviennent une course contre la montre. Tout est minuté et donc stressant (on achète n'importe quoi au rayon bricolage, résultat, on doit y retourner pour échanger).

Je repense à Marlies, une maman qui accompagnait ses enfants à leur leçon de piscine avec un créneau qu'elle réservait toutes les semaines pour une heure ou deux. Toujours la même voiture, garée à deux pas de chez elle. J'admirai sa détermination et son sens de l'organisation (je ne conduisais pas encore à ce moment-là). Et puis, un jour, elle a dû déployer des trésors ingéniosité pour récupérer tous les sacs qu'elle avait laissé dans le coffre de la voiture - qui entre temps était repartie avec d'autres clients !

Conduire une voiture avec le volant à DROITE :
Quelques familles roulent avec leurs voitures françaises et semblent très bien s'en sortir. Nous vivons l’expérience du volant "du mauvais côté" de temps en temps en conduisant en France, avec la voiture "anglaise", ce qui nous amuse beaucoup :
- les français nous parle anglais (c'est drôle)
- les anglais en vacances en France nous parle anglais mais on est français !
- les péages en France amusent beaucoup les enfants à l'arrière de la voiture, c'est eux qui payent si on est le seul adulte au volant (impossible d'atteindre la machine)
J'ai longtemps attendu pour conduire à Londres, curieusement, je conduisais à gauche en vélo, mais appréhendais la conduite d'une voiture, les ronds points, les priorités (à gauche, à droite ?) l'épreuve de la marche arrière, du parking et du passage des vitesses avec la main gauche !
Je me suis jetée à l'eau grâce à une amie qui m'a laissée conduire sa voiture (elle se reconnaîtra !) et j'ai immédiatement pensé qu'on avait trop attendu, avant de sortir le nez dehors le matin pour monter sur son vélo sous la pluie, à attendre un taxi, à attendre un bus...

Quelques règles à savoir :
Le parking :
Se garer à Londres est cher, environ £3 de l'heure, nous évitons le centre ville (qui a une taxe, appelée Congestion Charge en semaine, et coûte £11,50 pour entrer dans le centre ville, moins £1 si on est abonné). Le parking est gratuit dans certains quartiers le dimanche, pratique proche des rues commerçantes.
Aucune possibilité de rester garé sans payer ou approximativement : les personnes chargées de mettre les contraventions sont très ponctuelles et efficaces !
La contravention vous sera remise sous forme d'amende papier, enveloppée dans un petit plastique transparent (ils ont tout prévu !).
Les mairies proposent des abonnements de parking  à l'année, qui reviennent à environ £160, et pour les amis de passage, on peut leur réserver une place à la journée, un ticket virtuel (très facile à mettre en place online) ou format papier qu'on gratte comme un ticket de jeux !

Petits signes à déchiffrer :
La conduite est très cordiale, on se remercie, on se laisse passer et surtout on est très patient. Les signalisations sont très pragmatiques, s'il y un doute, tout est écrit au sol comme GIVE WAY ! Ligne rouge = pas de stationnement !
La plus grande différence à mon sens est la notion de carrefour, une zone hachurée en jaune protégée comme la Reine, avec caméras et distribution d'amendes systématiques : NE PAS S'ARRETER DESSUS. Si les voitures de devant tardent à dépasser le carrefour, je n'ai qu'un conseil, foncez !

Cette semaine, je roulais tranquillement de nuit, à l'occasion d'une conduite pour les activités des enfants, lorsque j’aperçois dans mon rétroviseur un gyrophare bleu - silencieux - d'une voiture banalisée. Je continue ma route jusqu'à ce que le gyrophare se mette en marche, je comprends alors qu'il s'agit d'un message qui m'est certainement destiné.
Or, je n'ai ni papier d’identité ni permis sur moi (le port des papiers d'identité n'est pas obligatoire, mais je devrais avoir le permis sur moi), et j'ai aussi laissé mon fils de moins de 11 ans tout seul à la maison !
Je me sens soudain un peu vulnérable à la vue de la personne qui se dirige tout droit vers moi.  Police ? Services sociaux ? Je peine à trouver l'ouverture automatique de la vitre, la personne ouvre ma porte sans hésitations et me montre son badge de Police (pourquoi il n'est pas en uniforme, je n'ose le lui demander); et il me dit :
- "vous n'avez pas allumé vos phares"
- "ah oui ? C'est bizarre, d'habitude c'est automatique !"
- "vous avez fait quoi ce soir ? (sous entendant : conduisez vous en état d’ivresse - j'ai compris l'allusion !)
- "j'étais chez moi avec mon fils et je n'ai rien bu  ".
 Je me demande comment il va poursuivre notre échange... il me fait un grand sourire et je lui souhaite une bonne soirée à lui aussi.

Ouf, un réflexe français : la peur du gendarme !

lundi 18 janvier 2016

Book club # 6 : Shaun Tan, un artiste australien


En découvrant Londres, j'ai agrandi ma collection de guides en français et en anglais, et grâce à l'école anglaise de mes enfants, j'ai découvert leurs auteurs fétiches, des auteurs de littérature jeunesse qui font aimer la lecture !

Depuis 2010, j'ai présenté ici plusieurs coups de cœur - des livres écrits ou illustrés par des auteurs anglophones ou étrangers. Cette petite rubrique Book Club a commencé par un classique anglais illustré par l'excentrique Yayoi Kusama (découverte lors d'une exposition à la Tate Modern), artiste japonnaise qui met des pois partout dans sa version psychédélique d'Alice au Pays des Merveilles.

Puis, en pleine immersion dans les parcs et autres playgrounds, je découvre l'excellente "enquête" d'une journaliste américaine vivant à Paris, partageant ses découvertes en matière d'éducation "à la française" et anglophone : "French children don't throw food". Pas mal de choses bien vues !
Pour mieux connaître Londres, j'ai aussi beaucoup suivi le London Style Guide, un guide différent des autres, qui est plein de conseils d'une londonienne, (partie 10 ans vivre en Australie). Elle propose de présenter Londres avec un nouveau regard - et à en voir ses photos, ses petites adresses sont vites devenues des incontournables !

Shaun Tan: Tales from Outer Suburbia
Un autre "guide" m'a été offert - et celui-là - il n'entre dans aucune catégorie - car il représente toute la fantaisie et l'humour anglais.  A Brit Different répertorie les festivals les plus farfelus du royaume ! Je n'ai pu assister qu'à une course de canards jaunes dans un petit village des Costwolds...mais j'ai encore une chance pour une course familiale sur Clapham Common, sur le thème de Où est Charlie, évidemment, déguisée (Where's Wally? Fun Run le dimanche 20 mars).
La librairie de la Tate Modern étant pleine de magnifiques albums pour enfants et livres d'art pour adultes, je tombe, un jour, sur cette maison d'éditions française Helium dont l'album pop up In the Forest a traversé la Manche, pile au moment où les enfants abordent l’Amazonie à l'école !
Le sixième coup de cœur vient d'Australie, son auteur s'appelle Shaun Tan. Martin est rentré enchanté après la lecture de album Eric, dans la classe de CE2 (Y3). J'ai voulu mieux connaître le personnage dont il parlait et nous avons parcouru tous ses projets avec grand intérêt. 

Effectivement l'univers de ce petit album n'est pas ordinaire. Shaun Tan associe le monde de la bande dessinée à des sujets forts, liés à la séparation, à la différence. Il raconte des aventures aux héros un peu malmenés, qu'il crée aussi en films d'animations, comme l'Arbre Rouge, qu'il adapte aussi au théâtre, ou projetés et accompagnés par un orchestre. Son univers est poétique, subtil, lorsqu'il évoque un sujet d'actualité, comme le départ d'un père de famille vers un autre pays, pour y gagner sa vie (Là où vont nos pères).   
Shaun Tan:

C'est vrai que son personnage en forme de feuille paraît plutôt étrange (mon fils n'a pas mentionné son apparence !). Eric est un étudiant étranger accueilli dans une famille. Les membres de cette famille se demandent bien pourquoi il n'est pas comme eux. Quand l'enfant interroge sa maman sur ses habitudes, elle répond "c'est surement une différence culturelle". Après son départ précipité, la famille découvre ce qu'il leur a laissé...
Eric m'a fait pensé à cette (douloureuse, pour certains) expérience des séjours linguistiques. Ces familles anglaises qui m'ont accueillies pendant quelques années - étaient aussi pour moi l'occasion de voir que leurs habitudes étaient très différentes des miennes; comment le repas du soir de 18h était suivi d'un snack vers 20h, à base de chips !

Arrival suitcase
"Maman, ça veut dire quoi "it must be a cultural thing", me demande Martin.
Voilà ce que ce petit livre a provoqué - en plus d'un bon moment de lecture - une discussion sur cette notion qui le laisse songeur. 

jeudi 7 janvier 2016

Home Sweet Home by Lili bé

  
Comme on est bien chez soi au mois de Janvier ! Difficile de mettre en oeuvre toutes les résolutions du nouvel an, tant le lever du matin est dur, le courage manque à sortir sous le vent et la pluie...

Maman française et illustratrice, Lili bé a débuté un blog en 2009, 130 cartons à London . Elle y souvent évoquer le temps qu'il fait, comme pour cette illustration, qu'elle a légendé  : Rester digne sous la tempête c’est comme avoir du sang anglais dans les veines…
Elle aime croquer ce qui la fait sourire, comme ces petites différences culturelles anglais / français, ses enfants ou tout autre sujet qu'elle aborde avec un ton toujours juste et drôle ! Moins drôle au quotidien, le vent :
Toujours sur le temps anglais  :
soleil1




soleil2soleil3



Et quand l'été arrive, il faut "vivre dangereusement" :
summerclothes

De croquis en croquis, elle se régale à dessiner les bâtiments et se lance dans une série de façades de pub pour une exposition. Elle réalise aussi merveilleusement bien les façades de maisons victoriennes, et les demandes d'illustrations affluent !

Lili bé dessine des maisons sur commande, à partir de photos, contactez-là si vous avez une surprise à faire ! Chez nous, on a craqué !
Chez nous, par Lili bé


Lili Bé, 130 cartons à London

samedi 2 janvier 2016

HAPPY

Un beau réveillon s'achève aujourd'hui avec des aurevoirs. Les copains repartent vers la France. Ils sont venus passer quelques jours à Londres, partager des moments hors du temps, entre adultes et entre enfants, les deux groupes se mélangeant selon les temps de la journée. Nous les avons connus à leur naissance et ils sont maintenant presque adultes. Etre ensemble est précieux (bientôt ils n'auront plus envie d'être là) et nous profitons de ces (rares) occasions pour mieux les connaître.

Brixton est un quartier proche de chez nous en perpétuel changement. Cette balade entre amis est riche en découvertes, elle est accompagnée de musiques Jamaïcaines, d'odeurs de stands de cuisine du monde, ou celles du marché de Brixton Village, à peine remis des récentes festivités du nouvel an.
Un début d'année que je partage sur le blog, en vous espérant à tous, amis, amies et enfants d'amis, lecteurs de ce blog depuis le début ou même lecteur épisodique, une belle et heureuse année 2016. 


Photo Southbank : merci Sebastien Leblanc !