Vivre à Londres

vendredi 29 septembre 2017

Le Bon Marché @Brixton


Brixton a encore une belle surprise sous son chapeau. Plusieurs bâtiments d'une même rue ont été rénové et le résultat est remarquable. En plein cœur de ce quartier populaire aux mélanges d'épices et d'accents, il y a comme un air de ressemblance avec... Paris.
The Department Store accueille aujourd'hui les bureaux de l'agence d’architecte Spruce & Partners presque 200 ans avant que son propriétaire, James Smith, un imprimeur de Tooting, y réplique le célèbre Bon Marché. Il bâtît un empire avec la construction en face d'un deuxième bâtiment, Toplin House, qui réunit une centaine d'appartements pour ses employés, et plus loin, des étables et une caserne de pompiers.

James Smith fit même ajouter deux tunnels souterrains entre les deux bâtiments, un pour les femmes et l'autre pour les hommes !
Grâce à ses gains considérable aux courses, il réalise un projet unique en son genre : le premier grand magasin de Grande Bretagne. Il voit très grand et son rêve le ruinera.
Le bâtiment conserve le nom de Bon Marché jusqu'en 1975, et connait un succès commercial, puis est transformé en bureaux, en abris pendant la guerre, et puis un squat avant la rénovation.

L'agence d'architectes a collaboré avec de nombreux artisans pour rénover le bâtiment "Toplin house" et son dôme en verre, et plus loin dans la rue, les écuries ont été réaménagées en bureau de Poste.
Deux restaurants prennent place dans ce projet, l'un avec la vue sur Londres, et une terrasse extraordinaire et l'autre au rez de chaussé, le Canova Hall, une brasserie grandiose !
Ce samedi après midi de début d'automne, découverte du rooftop et de sa vue, on voit les silhouettes du Shard et le London Eye au loin, un figuier, de la lavande et d'autres plantations donnent à la terrasse un air de jardin suspendu. Les enfants jouent en altitude pendant que leurs parents se retrouvent autour d'un apéro.

L’ascenseur vous amène directement dans la salle du restaurant avec une double exposition et un terrasse qui longe tout le bâtiment, la visite mérite le détour. Table de ping-pong, plantes, mobilier de jardin, on sent que les employés de l'agence ont été chouchouté. L'espace n'est pourtant pas privé, et d'après le menu, il est même tout à fait abordable (plats à partager, assiettes à moins de £10) !
Restauré avec de gros moyens, ce bon Marché côtoie juste à côté les marchés couverts de Brixton, les coiffeurs africains, les marchés alimentaires de Electric Avenue et le Box Park, des conteneurs aménagés en food court (petits restaurants du Monde), une manière d'exploiter le capital de la ville, les archives du temps qui passe y reprennent vie.


Brixton 2017, des marchés couverts au Box Park, c'est ici.
Le jour où j'ai découvert Brixton Market en 2012, c'est ici.
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samedi 23 septembre 2017

Tweens

Tweens, à ne pas confondre avec twins. Elles ont beau se connaître depuis leur naissance, elles ne sont pas sœurs, elles ont douze ans et ne sont pas encore dans la catégorie teenager (mot qui se réfère aux chiffres avec teen, à partir du thirteen). Elles sont donc des tweens: les 9/12 ans  too old for toys, too young for boys.

Nous arrivons (encore) à leur proposer un samedi après midi en notre compagnie. Les marchés de créateurs n'entrent pas dans leur budget, mais les deux jeunes filles aiment bien participer à un atelier ou se faire offrir une bricole.
En quittant le magnifique Departement Store de Brixton , où nous avons vu de belles choses dans le décor idéalement grandiose de l'agence d'architectes Squires and Partners, elles foncent sur les enseignes de la rue principale, celles qu'on trouve dans toutes les villes du monde.
Elles se connaissent depuis leur naissance, toutes les deux nées en France, elles évoluent maintenant dans un univers anglais par l'école. Avec Coco, sa maman, on se demande toujours quels choix elles feront dans les années à venir. On a tous en tête les petites anglaises délurées de nos échanges France/Angleterre, c'est drôle comme on a moins d'humour quand ce sont nos filles qui veulent mettre des jupes trop courtes.
Nous profitons de cette ambiance art&craft que nous apprécions aussi. Pour ce marché d'automne, l'organisateur Crafty Fox Market a choisi le thème du cirque, une ambiance festive et décalée qui convient bien à ces artistes du "fait-main". A l'entrée, des chapeaux pointus donnent le ton, chaque artiste en porte et peut aussi l’accessoiriser avec une collerette, un peu à la manière d'un goûter d'anniversaire ! L'univers de ce bâtiment aux murs de briques et câbles apparents, graffitis et irrégularités, a aussi des airs des décors de Jeunet et Caro, dans leur film Delicatessen. 
Ici aussi les objets semblent sortis d'un film de cinéma, dans cette mise en scène, ils sont tous uniques et produits localement. Je suis prête à mettre le chapeau pointu mais je pense que les tweens ne le toléreraient pas.
Suite au prochain Market !

samedi 16 septembre 2017

Vacances Écossaises (2) : l’Île de Skye

Retour sur les Highlands, la région des hautes terres, après notre arrêt autour du Loch Lomond, je voulais revenir sur les immenses paysages qui mènent à l'île de Skye, au Nord Ouest de l'Ecosse. Nous traversons la vallée Glen Coe, très connue pour ses tournages de films, un lieu de tournage de Skyfall et des scènes d'Harry Potter. Pas étonnant qu'on voit des bus partout qui s'arrêtent sur les points de vues avec leurs selfies-sticks. Une foule presque anachronique au milieu de ces terres sauvages et comme hors du temps.
Eilean Donan Castle est un autre arrêt obligatoire en chemin. Ce château construit au 13ème siècle sur une petite île et reliée par un pont en pierre, n'a pas survécu aux rebellions jacobites, il ne reste qu'une ruine à partir du 18eme jusqu'à sa restauration en 1932.
  
Sur l'île de Skye, qui est immense (80 km de long, 40 de large), nous choisissons nos visites à partir de pas mal de paramètres (le temps, les horaires de ferry de l'île où nous nous trouvons, le pique nique à trouver sachant que nous sommes dans un hôtel sur une île presque déserte). Déjà, on passera à côté de la visite de la distillerie Talisker, qui se réserve à l'avance, comme le déjeuner au pub non négociable. L'improvisation pendant la période estivale n'est pas envisageable dans les Highlands.

Nous optons pour une randonnée spectaculaire au bord de falaises, déconseillée par temps de grand vent, autour du Black Cuillin, un ensemble de monts, avec des vues sur la mer et sur des lochs.
Un choix qui nous conduit sur un sentier vraiment à pic, auquel s'ajoute la difficulté du terrain, le vent et la pluie. Mais nous sommes en Ecosse, donc nos attentes en matière d'ensoleillement sont faibles. Nos efforts seront récompensés au sommet et plus tard dans le canapé Chesterfield en face de la cheminée. Certains avec un verre de Talisker à la main. 
Dire que c'est la canicule en ce moment.
Une balade digestive en sortant d'un excellent pub, The Old Inn, nous allons découvrir Talisker Bay entre deux averses. Le sentier (plat) arrive sur une immense plage, bordée d'un pelouse verte. Les couleurs sont étonnantes avec ces pierres noires. Par manque de temps sur Skye, nous n'avons pas vu d'autres plages, dont certaines valent le détour. Pas de baignades au programme, c'est évident, mais éventuellement un petit bain de pied pour les plus courageux. De retour à Londres le lendemain, on retrouvera la ville sous le soleil et on pourra ressortir les tongs. 

dimanche 10 septembre 2017

Vacances écossaises : les Iles Hébrides intérieures


C'est loin. Douze heures de trajet depuis Londres, mais avec un arrêt dans le Lake District et sur les routes pittoresques des Highlands depuis Glasgow, le spectacle derrière la vitre est magnifique.
Pas d'habitations à des miles à ronde, des moutons, collines, champs, murs de pierre. On est même passé devant une station de ski, Glencoe Mountain.
Nous avons choisi l'île la plus grande des îles Hébrides extérieures (Skye) au Nord Ouest de l'Ecosse mais pour découvrir la suite des îles, il faudra consacrer un séjour entier et arriver directement à Glasgow. Chacune a sa particularité et son milieu naturel, quelques photos ici pour illustrer cette rapide description. Baleines, phoques, on ouvre les yeux, c'est le bout du monde.

Un pont relie l'île de Skye à la Grande-Bretagne, puis encore une traversée en ferry, et nous arrivons  sur l'île de Raasay. Le dernier ferry de la journée nous amène vers un paysage superbe sous le soleil,  nous apercevons au loin Raasay House. Un voyage d'île en île, un island hopping trip qui nous a laissé un goût d'inachevé. 
Raasay est une île qui propose très peu d’hébergements, en dehors de Raasay house, une belle bâtisse rénovée par la communauté pour faire vivre un tourisme de qualité sur l'île et offrir expérience assez unique loin des foules de Skye. Pour la saison estivale, les réservations se font très à l'avance. Pour accueillir nos deux familles, sans nous ruiner, nous avons loué un dortoir de 4 lits superposés !
Avec sa bibliothèque qui donne sur la mer, nous profitons d'un feu dans la cheminée parfaitement installé dans un des canapés Chesterfield, parfaits pour la fin de journée ou la soirée pour déguster un whisky local.
L’histoire de la maison nous apprend que le clan Macleod, originaire des Highlands, et particulièrement de Skye, y établit sa résidence au 16ème siècle. Le dernier Laird, John Macleod quitte son île pour l'Australie en 1843.
Raasay House connait ensuite une succession de propriétaires, jusqu'à ce que le projet actuel aboutisse en 2013. Ce mois-ci, la distillerie ouvre ses portes au public.
L'hôtel a une situation idéale face à la mer avec une deuxième baie latérale. Nous découvrons une petite plage à l'eau transparente (et glacée) couverte d'énormes galets, exposée parfaitement au coucher du soleil, avec de gros troncs de bois flottés et des traces de feu de camp. Une idée fait son chemin pour le lendemain.
Après la journée passée sur Skye, équipés pour faire griller notre repas sur la plage, tout le monde s'affaire pour trouver des branches, allumer le feu et surveiller la cuisson des burgers et des épis de maïs. Par chance, les  midges nous laissent tranquille et aucune averse de pluie ne vient gâcher ce moment idyllique malgré un ciel couvert, le mot d’ordre de ce séjour en Ecosse étant de profiter du moment présent, avant la pluie !