Rentrer - Back home (1)

Pendant un temps, lorsque nous partions pour la France, on disait "on rentre", pour les vacances ou un WE express. Après deux ans, je remarque que l'expression a évolué en un simple "on va en France".
Passons sur l'arrivée toujours rocambolesque à la Gare du Nord - un vendredi soir de "grands départs", où l'on doit remonter le courant humain comme des saumons. Le WE sera familial avec notamment une sortie dominicale au bois de Saint Cucufa, un endroit chargé de souvenirs.
Une enfance passée dans ce bois à courir avec les copains : un groupe d'enfants qui évolua dans la même ville, la même école, les mêmes terrains de jeux, ceux-là même où nos propres enfants se promènent aujourd'hui. Certains lieux ne changent pas.

On passe devant l'école de papa, les enfants posent des questions. Puis on s'enfonce un peu dans la forêt : une promenade en famille qui replonge dans les souvenirs d'enfance. Ceux de Jeanne et Martin seront différents; enfants nous n'avons connu qu'une maison et aucun déménagement.

Et puis la journée se termine, l'horaire de L'Eurostar approche. La distance entre Paris et Londres est vite faite mais notre quotidien nous semble loin au milieu de ce bois.
Un paradoxe qui nous suit, notre vie n'est qu'à 300 kilomètres, mais elle est pourtant "ailleurs".
Deux ans sont passés depuis notre déménagement. "Vous rentrez quand ?", on nous demande souvent.
On verra bien. Cette liberté est à la fois une chance et une incertitude. Un confort et une "précarité". Elle nous pousse à nous questionner sur nos choix - financiers, éducatifs, professionnels, personnels. L'enseignement du français ajouté à  l'école anglaise est parfois lourd pour les enfants qui avancent dans leur scolarité...L'organisation du retour n'est pas d'actualité !

Ces repères si familiers (le retour dans nos familles), nous aimons les retrouver, nous sentir un peu "chouchoutés", laisser les enfants pour se retrouver à deux, passer à l'imprévu voir les copains, quelque chose qu'on ne peut pas faire si souvent.
Pourtant, en ce dimanche soir très tardif, le retour de l'autre côté de la Manche est naturel et évident. Home sweet home, une expression qui nous va bien !
Prochain post : ce qui nous manque à Londres !