Patinage en famille : la saison est ouverte

Les patinoires éphémères à Londres sont très nombreuses, les activités d'extérieur remportant un franc succès auprès des sujets de sa Majesté.
Nous avons testé notre troisième saison au Natural History Museum après avoir renouvelé l'expérience de la première année à Somerset house deux fois. Si le lieu est différent, les sensations, elles, restent inchangées, suivez l'aventure minute par minute :

10:00 nous sommes prêts devant les grilles fermées, à l'heure, c'est incroyable, nous devenons anglais.
10:05 Munis des 4 billets (total : £40) réservés il y a des semaines (ça aussi c'est anglais), nous sommes ravis d'avoir commencé la saison du patinage par une si belle journée. Il faut maintenant revenir à la réalité du vestiaire pour chaussures. Sol mouillé et intérieur froid des patins, nous voici entrés dans le monde hostile des sports l'hiver.
10:45 nous sommes enfin prêts( il n'est en fait que 10:15) mais il faut s'armer de patience pour fermer les 14 boucles des chaussures de la famille avec des gants, un bonnet sur la tête et OUF qu'il fait chaud. Pour £2 de plus je refuse de laisser mon sac à main à la consigne. Et dire que de nombreuses personnes s'équipent comme ça tous les jours au ski.

10:15 il faut se (re) familiariser avec l’élément "glace" tout en tenant par la main un sac à main et deux enfants - dont un qui semble vouloir courir sur la piste à petites foulées. Un phénomène observé chez de nombreux jeunes enfants. Le réflexe du sauve-qui-peut ?
10:20 je n'ai toujours pas pu m'élancer sur la piste, j'ai entrepris un cours particulier avec mon fils en lui expliquant que le pédalage n'est pas efficace. Je l'ai coincé entre mes jambes. C'est malin.
10:25 il veut un pingouin. Hors, ces bêtes-là se réservent pour £5 des mois à l'avance. J'explique qu'on peut largement s'en passer. Il doit se sentir vulnérable sur la glace, il accepte la frustration illico.
10:30 nous sommes deux adultes heureusement, chacun son tour, j'ai déjà mal au dos. Jeanne n'a plus besoin de nous pour la soutenir. Ouf. On peut sentir le vent dans nos cheveux et aller un peu plus vite à tour de rôle.
10:35 on essaie une autre méthode : celle de se tenir tous ensemble main dans la main. Risqué, je l'avoue, on imagine tout de suite la catastrophe. Mais on reste optimiste. Finalement, c'est mieux pour les débutants et pour le dos. Toujours pas de sourire chez Martin et quelle bêtise ce sac qui m'encombre.

10:45 premier tour de piste familial complet SANS tomber
10:46 par contre je ne compte plus les chutes spectaculaires de Martin, qui tombe directement sur le coccyx comme on glisse en arrière sur une savonnette. L'effet comique n'est pas de son goût. Nous tentons de rester empathique.
10:50 Jeanne est déjà à l'aise et s'essaie à la vitesse. Son frère s'accroche au pingouin qu'un autre enfant a abandonné après avoir capitulé.
10:55 je me retrouve à pousser le pingouin tout en patinant, dure épreuve pour mon équilibre. Sa soeur est solidaire, elle le pousse. Il a trouvé une feinte. Grimper sur le rebord du pingouin, il n'a plus qu'à se laisser emporter par le poids des trois sur la glace. Son sourire est de retour.

11:00 aucune chute à déplorer en dehors de notre héros stoïque.Il arrive à tenir debout sans glisser en arrière et sans appuis. On le sent presque dubitatif. Par ailleurs, on sent presque un air moqueur sur le visage de sa soeur.

Le change complet pour les enfants est resté dans mon sac, qui lui, m'a encombré pendant toute la session. On encourage Martin pour sa persévérence, il n' a pas bronché. 

Est ce qu'on reviendra l'année prochaine ? Il faudrait poser la question à Martin. (Je n'ai pas osé.)