Vivre à Londres

jeudi 9 mai 2013

Expatriation : des hauts et des bas



Je suis tombée sur cette courbe des différentes étapes de l'expatriation que j'ai trouvée très bien faite (merci Delphine).
Depuis presque 3 ans passés dans la même maison (fait incroyable ici) située dans un quartier du sud de Londres, je constate que l'évolution dans le temps est assez fidèle à mon parcours ici.

1.Une première phase nommée "irréalité" :  où le changement est vécu comme un rêve : j'en suis nostalgique ! On se sent en vacances toute l'année !
2. Une impression de vivre dans un monde fantastique où tout est enthousiasmant : qui n'a pas été un peu énervé à nous écouter louer les qualités de la vie à Londres ? Le choix éducatif pour les enfants en école anglaise, l'approche positive de l'enfant, les conversations style "small talk" avec tout le monde, la politesse...etc
3. On comprend mieux les différences entre notre nouvel environnement et notre vie d'avant : il n'y a pas qu'ici qu'on est heureux !
4. Acceptation de la réalité. Il faut se faire à l'idée qu'après seulement quelques mots on entend cette remarque classique "ah vous êtes français ?". Les personnages politiques ou les invités des talk shows sont encore presque tous des inconnus pour nous (et pourtant nous pouvions voter lors de l'éléction du maire de Londres). Quand il y a du bruit, les conversations sont un peu confuses et l'humour à retardement n'est pas toujours bien vécu.
5. On réagit : recherche de nouvelles stratégies, en devenant déléguée de classe, en créant un club de cinéma français avec des mamans francophiles anglaises. En regardant "Downton Abbey" "The Voice" ou "Masterchef" pour avoir un large éventail de sujets de conversations.
6. On constate que l'amie anglaise est toujours introuvable. Les invitations à dîner sont inexistantes... parce qu'on cuisine trop bien ? Notre capacité à créer des liens n'est pas à remettre en doute (surtout dans un quartier avec autant de français) mais cette période "transitoire" dans le pays nous rend peut-être moins "attachant" ?
7. Une phase d'intégration où les différences culturelles sont vécues avec plus de mesure. On n'a plus besoin de ramener des provisions de France !
Après des hauts (la lune de miel de l'arrivée) et des bas (le contrecoup du retour), la réadaptation à la vie française prendrait un an en moyenne.
source Le Monde
 Cette courbe n'est pas rectiligne, vous l'aurez compris. Rien de très rassurant cet article dans Ici Londres de ce mois ci.
Le journaliste Christian Roudaut, auteur de "France je t'aime je te quitte" enfonce un peu plus le clou. Après avoir passé 12 ans à Londres, il met en avant le difficile retour au bercail et évoque le "reverse culture shock". Son article "l'amère patrie" publié dans le Monde évoquait les difficultés à se réadapter à son pays d'origine, les expatriés devenant des "impatriés" : une nouvelle identité qui n'est pas sans créer des décalages...home sweet home : dans quel pays ?

26 commentaires:

  1. Bienvenue dans le No Man's Land (phase8)!
    Très bon billet.

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  2. Très beau billet, nous oublions la réalité nous qui ne venons (certes tres souvent) a Londres que pour le plaisir ( ou presque, monsieur ayant quelques rendez -vous boulot parfois).
    Bonne journée Claire.

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    1. La vie est agreable ici tant que on ne se pose pas trop de question !
      Merci de vos visites Catherine.

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  3. Après 3 ans passé en Hongrie, j'en suis à la phase 6 ;-) . En fait, moi j'ai du mal avec la communauté française d'expat et en Hongrie, difficile de rencontrer des locaux du fait de la barrière de la langue (en plus les hongrois ne sont pas hyper accueillants). Bref, même si j'ai beaucoup aimé l'expérience pour des tas de raisons, je pense de plus en plus à mon retour en France (normalement l'année prochaine). Et puis, le fait de ne pas travailler, c'est vraiment pas mon truc. Et toi, tu en es où ?

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    1. Mariee a un Hongrois, je ne suis pas etonnee par ce que tu en dis... j'espere neanmoins que la belle ville de Budapest t'a charmee ! N'hesite pas a me contacter si tu souhaites des infos ou des conseils.

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    2. Je pense qu'en effet le travail a une part importante pour le bien être des mamans ! J ai eu la chance de retrouver un job après 6 mois. Ici la communauté française est tellement repesentee que tu trouves des gens qui te ressemblent et les liens peuvent être forts...J étais plutôt réticente à l'idee se retrouver des compatriotes...et finalement la solidarité est une belle découverte.
      Merci pour ton commentaire, ces échanges m'intéressent toujours.

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  4. Sympa ce graphe! Et oui je crois que je suis hors courbe apres 10 années. J'ai de la chance car je me suis faite des amies anglaises via le boulot et que j'ai reussi a garder avec les années mais il faut avouer qu'elles ont toutes un enthousiasme et une faiblesse pour la France.

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    1. Oui les liens avec la France sont assez forts, je passe souvent du temps pour conseiller des régions a visiter !

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  5. intéressant d'aller voir les articles auxquels il est fait allusion - oui il y a tous les cas de figure, mais la "courbe" semble valable comme toile de fond... Notre fils installé en Autriche et marié avec une allemande depuis plus de vingt ans n'est plus là-dedans, leur vie est là-bas, mais on sent qu'ils sont parfois tiraillés entre leurs trois pays... Par contre leur fille semble plus à l'aise dans ce mélange de cultures... Faisons confiance à l'avenir...
    Anne D.

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    1. On verra ce sue font nos enfants de cette expérience !

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  6. eh oui les mélanges de culture et les adaptations qu'on doit faire sont pour moi ce qui rend ces expériences d'expatriations si riches. Après tu mixes plusieurs A/R et un couple mixte et hop tu es hors graphe et tu ne te poses plus trop de questions. Let's go!!!!!

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  7. Je retrouve tout à fait ce que dit mon mari dans ton article. Maintenant il ne se sent plus chez lui quand il retourne en Malaisie mais il n'a toujours pas intégré certaines habitudes françaises... S'adapter n'est pas toujours facile ! Bon dimanche ;)

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    1. Oui l'adaptation a des phases mais quand on le fait pour rejoindre son conjoint, il y a une autre dimension !

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  8. Passionnant, un article qui nous touche toutes et tous. Moi aussi je me sens desormais hors courbe... mais rapporte plus que jamais mes provisions de France ! Et puis, Londres permet cette semi-expatriation, si proche de Paris qu'on peut revenir chaque fois que bon nous semble. Rien a voir selon moi avec une expat' a Singapour ou Sydney !

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    1. Merci Eva, trop marrant tes provisions. A part le sirop Tesseire et les coquillettes, je n'ai plus de liste de courses...

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  9. Bravo pour ce poste et les 2 articles de reference, tres interessant. C'est sur qu'on s'y retrouve. Je suis partie, rentree puis repartie donc je connais toutes ces phases. Mais au final, je trouve ca tellement riche d'etre le cul entre deux chaises, meme si ce n'est pas facile tous les jours, c'est plus challenging comme diraient nos amis Anglais, ca pousse se poser des questions, ca ouvre de nouvelles perspectives, ca force a s'adapter plutot qu'a suivre le train train quotidien.
    PS. Si seulement ils pouvaient exporter les Monoprix ;)

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    1. Merci Fabienne ! Et Picard !!!! Quand est ce que quelqu'un tentera l'expérience d'ouvrir des Picard ici : ça va cartonner !!!!!!!!!!

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  10. Oh mais j'avais raté ce billet !
    Je crois que ça y est j'ai fait à peu près toutes les phases, mais il peut y avoir des rechutes.
    Et le rapport à la France, pas toujours simple non plus. Quant à la question du retour...

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    1. Je crois qu'il faut vivre au jour le jour ici !!!!

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  11. Merci pour cet article très intéressant. Beaucoup de lectrices du blog vivent à Londres depuis longtemps, et sont d'accord avec cette courbe. Pour moi, cette courbe représente assez bien ce dont je m'étais de nombreuses fois imaginé, surtout le début! Car je serais très bientôt à Londres pour une année, à partir du mois d'aout en tant qu'au pair, et je compte y revenir souvent, voir sur le long terme. L'article est super. :-)

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    1. Merci pour ton passage par ici, et profite bien de ton année ici, tu vas en faire des découvertes !

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  12. Oui le piège de l'expatriation pour moi c'est clairement : ne plus vouloir / pouvoir revenir!
    Après 18 ans à suivre mes parents coopérants en Afrique, après quelques années en France et à Londres pour mes études, quelques années de travail à Paris, me voilà depuis 11 ans au Vietnam.
    C'est le pays dans lequel j'ai séjourné le plus longtemps de toute ma vie, après le Gabon (8 ans). Saurai-je un jour retourner en France ? Pas sûr. En ai-je envie? Encore moins sûr.
    J'adore la vie que je mène ici et ne suis absolument pas nostalgique de la France, pays dans lequel j'ai mes parents et de bonnes amies, mais pas tant de souvenirs que ça au final.
    Je suis consciente de mener une vie différente, et j'aime être étrangère dans ce pays, cela me dépayse qquotidiennement et j'adore ça. Le seul bémol est la langue que je ne fais que baragouiner et shame on me après tant d'années.

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    1. Merci Juliette pour ton commentaire ! Pour la langue, comme je serai frustrée de ne pas pouvoir communiquer (déjà ici, les blagues m'échappent parfois...). As tu essayé de prendre des cours ?
      Sinon, je me demande comment tes enfants se sentent-ils, français, j'imagine, mais est ce qu'ils apprennent la langue vietnamienne à l'école ? Et que penses-tu de cette vie très "communautaire" à l'étranger...je veux dire entre "français" ???
      De mon côté, je n'aime pas toujours ce statu d"étrangère"...Et encore, physiquement, je ne suis pas différente. Mais toi, tu es toujours LA française ?

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  13. Bien sûr que j'ai essayé de prendre des cours mais une fois que tu bosses, tu n'as plus le temps de réviser et d'apprendre ton vocabulaire. C'est donc plus facile quand tu ne bosses pas.
    J'ai le temps maintenant que je ne travaille plus, mais en même temps, après X années, tu n'as plus la motivation des débuts! Et puis tu arrives tjs vaguement à te faire comprendre à force de traduction, d'intermédiaires et de signes avec les mains...
    Enfin, la culture viet est difficile d'accès, ou plutôt tellement différente de la notre que ça ne motive pas non plus à faire des efforts monstrueux, j'avoue. Mes amies vietnamiennes ici ont plus habité en France que moi et sont limite plus françaises que moi ! ce ne sont pas des vraies vietnamiennes "du cru".

    Mes enfants eux, se sentent français, apprennnent le vietnamien à l'école, mais à raison d'1h ou 2h obligatoires par semaine, ça ne va pas bien loin; avec des profs assez médiocres; ça n'aide pas. Pour apprendre et parler le VN il faut prendre des cours tous les jours pdt au moins 6 mois/1 an.

    La vie communautaire ne me dérange pas, je pense que partout où on vit on vit en groupe, dans sa propre ville, que l'on se choisit. On a de très bons amis ici, on a une facilité de sorties assez impressionnante : la ville n'est pas grande, les gens ont tous des nounous, on a des sorties imprévues très facilement, la proximité engendre le spontané. Ca c'est super agréable, léger.

    Tiens, pour rebondir, un livre qui doit être également très intéressant : http://www.femmexpat.com/expatriation/vie-dexpat/arts-et-culture/livre-lexpatriation-au-feminin-par-delphine-joelson-marteau/

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