jeudi 14 avril 2016

Le Royaume Uni vu par des photographes du monde entier - "Strange and familiar" pictures at The Barbican


L'exposition "Strange and Familiar..."a lieu en ce moment au Barbican Centre, dans un quartier un peu à part. Il est situé au cœur de la City, excentré des quartiers plus touristiques et l'ensemble moderne au premier abord est assez froid et austère.

Après les bombardements de la seconde guerre mondiale, le projet de reconstruction du quartier veut redonner vie à une communauté. "The Barbican Estate" est alors imaginé sur plusieurs bâtiments d'habitations, auxquels s'ajoute le Centre Culturel, qui ne voit le jour que 10 ans après le début des travaux.
Le Barbican est inauguré par la Reine en 1982 après de nombreuses controverses autour de son architecture. Le béton est assez présent et l'ampleur du projet est vaste. En marchant dans le quartier, j'ai eu aussi quelques a priori en cherchant mon chemin parmi les immeubles.

Une fois à l'intérieur, le bâtiment m'a beaucoup inspirée. L'exposition de photos présente plusieurs époques depuis 1950, et propose des regards très différents sur la société anglaise. Avant d'atteindre le troisième étage pour trouver l'exposition, je sillonne le bâtiment et observe les gens évoluer, travailler, discuter.  Le gris domine avec les différentes textures de béton, avec des touches de couleur au plafond et par endroit, la lumière est parfaite pour capturer quelques instants.
Les 23 photographes ont été sélectionnés pour leur travail autour de la grande Bretagne de 1930 à maintenant; une période de changements majeurs.
La sélection très éclectique (du noir et blanc à la couleur) a comme point commun de représenter des habitants dans leur quotidien, des portraits d'anonymes, vivant à Belfast, Glasgow, Liverpool, Londres, ou au Pays de Galle ou encore dans les Iles Hébrides, des tranches de vies racontées par ces photographes venus d'Europe, d'Asie ou d'Amérique.
Le rez de chaussé est impressionnant et je m'arrête pour faire des photos. Il y a une grande terrasse avec des fontaines.








En découvrant l'exposition, on est frappé par l'évolution vertigineuse de la société au fil des événements politiques, de la vie des citoyens, comme lors des célébrations du Jubilé d'argent de 1977, ou l'univers des habitants des îles Hébrides (ci-dessous un "portrait" d'une femme) :
Les contrastes soulignés par le noir et le blanc décrivent une réalité brutale et même l'apparition de la couleur dans ces scènes urbaines dépouillées tranche avec le dénuement.
Je découvre Cas Oorthuys, un photographe néerlandais, qui a photographié lui aussi les contrastes de Londres, cette femme assise à Hyde Park, en 1953; ou encore cet homme qui fait des bulles dans la rue. Autant de situations que l'on cherche à décrypter.

Raymond Depardon, journaliste-reporter d'images français , a photographié Glasgow dans les années 80, pour un projet qui ne verra pas le jour. Le Sunday-Times refusa de publier les photos dans l'éventualité de choquer ses lecteurs...Une réalité que Raymond Depardon montre avec une touche de couleur dans un monde délabré, sans emplois.

Un espace à découvrir et à suivre de près pour sa programmation.

dimanche 10 avril 2016

french and english on the slopes - Sur les pistes, comment reconnaître les anglais des français ?

Living in London has something great when you go back home. You still live amongst Britons wherever you go - and you can guess who they are in the middle of a crowd (same with french people in London).
This Easter break, we decided to go skiing in the French Alpes, now that Spring has bloomed everywhere here, with beautiful Magnolia trees and new blossoms ready to open.
We arrived there full of hopes about the spring snow and sunshine. Very disappointing when you keep a close watch at the disastrous weather forecast - you end up being optimistic about the possible change of scenarios. This is exactly how you live here in the UK, not relying on the weather. You just go for it !

The sea of clouds has been the best surprise of our trip, coming off the fog on the ski lift and discovering the most beautiful blue sky. It was the perfect day to have lunch in the mountain restaurant. The outdoor terrasse was crowed with english people - I cannot  remember what they had for lunch - I was too busy enjoying the sun and the view. It became so hot that a bunch of friends had taken off their shirts, and coats. From the distance, I could hear the boys speaking...in English !
English people enjoy themselves - that is something we often notice. When you struggle with your ski wear, gloves, glasses and various layers (too much or not enough), you witness some of your fellow compatriots dressed up with superheroes costumes. Something inherent in every british citizen.
Again, you can spot them from any other people on the slopes. Does that mean French people are too serious ?
We had a good laugh when we discovered our hair covered with ice - which would be perfect for our Christmas card, according to our british neighbour on the ski lift !


***
De retour en France pour les vacances, on trouve toujours un anglais quelque part. A Londres, on reconnait bien nos compatriotes français. En France, les anglais se voient de loin.
Pour les vacances de Pâques, nous avons décidé de partir skier dans les Alpes, malheureusement, nous n'étions pas les seuls car anglais, belges, et français de la zone B avaient eu la même idée. Nous avons beaucoup hésité à cause de la saison bien avancée, le printemps enfin arrivé chez nous, et nous repartons par la case "hiver" ! Maintenant qu'apparaissent les bourgeons et les arbres en fleurs, n'est ce pas risqué en terme d'enneigement ?
Nous avons eu les yeux braqués vers les prévisions métrologiques catastrophiques - et sans perdre le moral - nous avons essayé de braver les éléments déchaînés. Brouillard, vent fort, pluie, après tout, on y est habitué. Ici, le dicton "come rain or shine" dit bien qu'il faut profiter des occasions sans se préoccuper de la météo.

Le côté optimiste de nos compatriotes anglais nous gagne - car, même avec les plus mauvaises prédictions, il y a toujours un espoir d'amélioration. Et c'est ce qu'il s'est produit. Arrivés au sommet, la mer de nuages et un ciel bleu éclatant nous attendaient, laissant dernière nous un brouillard à couper au couteau dans la station.
Une merveilleuse occasion pour déjeuner au restaurant d'altitude - entourés d'anglais - en s'amusant vaguement à regarder leur plateau - nous étions occupés à regarder la bande de copains torses nus un peu plus bas. Il n'y a que les anglais pour se dévêtir par tous les temps ! C'est vrai que le soleil était brûlant, mais nous n'avons peut-être pas la même constitution ?
J'ai ma petite idée sur la question. Il me semble que les anglais savent s'amuser - ou plutôt, savent ne  pas se prendre au sérieux, sans se soucier du regard des autres.

A la montagne, par exemple, on cherche surtout à emporter des habits pratiques, chauds. On pense à emporter tout le nécessaire pour le froid. Et bien, les anglais pensent AUSSI à un déguisement. Sur les pistes, il est courant de croiser des supers héros (qui portent leur panoplie par dessus les vêtements de ski, pratique !). Le déguisement est inhérent à la culture anglaise, c'est quelque chose qui est entré dans les mœurs, à tout âge, on se déguise pour toutes les occasions !
Encore une façon de reconnaître un anglais sur les pistes, qu'un français ne ferait pas (ou vaguement un chapeau rigolo).
Nous avons bien ri lorsque nous avons vu nos cheveux couverts de glace, notre voisine de téléski (anglaise) nous a fait remarquer : vous feriez une parfaite photo pour une carte de vœux !