lundi 16 juillet 2018

World champions !

Le rendez-vous est pris à l'"Aigle", notre pub de quartier, qui accueille volontiers les français, avec une forte mobilisation les jours des matchs des bleus. Seuls quelques habitués des lieux restent fidèles, placides, presque amusés par le spectacle.
Vivre à Londres dans un climat de Brexit, nous laisse parfois soucieux de notre présence à certaines occasions.
Les jours de matchs anglais, nous choisissons le calme de nos salons. Les fenêtres ouvertes, la clameur du pub voisin résonne dans tout le quartier. Sans le suivre sur un écran, nous pourrions connaître tout le déroulement depuis le jardin. Au moment du match Angleterre/ Croatie, un calme inquiétant régnait. Pas une voiture dans les rues. La tension était au maximum.
Nous sommes restés sagement à l'écart, en prévision des débordements et autres fantaisies de nos chers "brits" passionnés de foot, dont les bonnes manières disparaissent avec l'effervescence en même temps que s'accumulent les verres vides. Aussi, l'île bat des records d'absentéisme après les matchs, une maladie très contagieuse nommée la "world cup fever".
Pour suivre les Bleus entre frenchies, nous avons aussi notre rituel au pub. En cas de grandes occasions, les enfants se joignent à nous. Le propriétaire du pub nous a donné son accord pour s'installer en famille, à condition que les enfants se tiennent bien (normalement, au delà de 20h, ils ne sont plus admis), ce qui est assez amusant quand on pense à la folie des matchs où l’Angleterre jouait.
C'est avec soulagement que nous avons appris la défaite des anglais contre la Croatie, qui a réglé le problème de l’affrontement France/ Angleterre. Ce jour-là aurait été compliqué pour nous, nos enfants, les amis bi-nationaux. Nous aurions été discrets en restant sagement chez nous. Si les regards étaient plutôt sympatiques hier à la sortie du pub, nous aurions frisé une malaise ambiant, voire l'incident diplomatique. Qui sait, peut-être même que cet événement aurait eu de graves conséquences sur notre avenir (déjà assombri) dans la capitale anglaise.