lundi 27 juin 2016

Le Royaume désuni - Disunited Kingdom



Dear Kingdom,

When I first came to visit you I was only 10, it was with my first trip out of France. I spoke no english and therefore my parents sent me with my older brother. The fun began in the ferry - at that time the Tunnel didn't exist, and the journey was much longer across the channel from Le Havre to Portsmouth. We could stay up late and eat orange icelollies and even played with coin machines !

In the small Bristol suburb town where we stayed, I was amazed by the afternoon disco we were allowed to go. I fondly remember Polo sweets, Marathon bars and Slush Puppies. Such a world of coloured treats was presented to me - I even had crisps in bed, as a snack, because dinner was served at 5pm. My chronobiological rythm was in such a turmoil. I had so much fun though, and every year during October half-term, the trip became a traditionnal expedition I was looking forward to attending.
My "pen friend" Nina had red hair and was so different from the teenager I was slowly becoming : she was much girly than I was and wore make up ! Also, she had a pet rabbit and couldn't understand why we ate them in a casserole back home.

By the end of my A levels, I started English Studies at University. It was obvious to me that I wanted to improve my knowledge of your langage, your society, as well as your literature. Everything was different on your island, the political structure, the Monarchy, where people came from. When I was offered a position as a Teaching Assistant in a Girls' Private Secondary School, I packed bits and pieces for a year, went under the Channel and became a housemate. We were all young European girls sharing a house in North London. Antje was German, Tony was Spanish, and Rachel became our British advisor ! As you would expect, this year has been a lifelong memory, a start towards adulthood and independence. This experience led me to come back again as an adult.

This time, I was a mum and we crossed the Channel with no return ticket. It became a family adventure. We started our life again with a new home, new jobs and a new langage for our children who entered a british school. This first year was very intense, both scary and exciting.
Our friends and relatives came to visit, London is such a popular destination ! We showed them around and shared our favourite places. I think they all felt how happy we were in your capital city. I even started this blog about Living in London : there is still so much to see and share after 6 years.

Often, people asked us when we would come back. We didn't know what to say. We had no plans for the future but to stay as long as we could. We knew we could be made redundant faster than in France, with less unemployment benefits, we knew our landlord could end our tenancy agreement, we just lived everyday as a chance to be part of your country. Who knows what the future is like anyway ? We felt confident even if life in London costs a lot of money, and our pension plans hard to secure.This life in your Kingdom was uncertain but great at the same time.

France started to encounter difficulties. It was scary to see the political, economical and social struggles. It was still a place we enjoyed spending holidays and visit our family and friends. But we grew outside our counrty, and we saw life from a different perspective. Why are british people proud of being part of your Kingdom when French people very rarely show off their flag. As our children grew older and spoke better english, they began to notice some differences between you and France. Why we get a smile in your restaurants or in the tube when we don't get it in France. Our children call you "home" until we had to clarify their identity, they still are French, even if they say they are Franglais.

Was it recklessness or overconfidence, I am not sure, but we did not anticipate what happened to you.
We love your flag, but is it now out of date ? The Union Jack is about to lose its colours. I just cannot believe it could only be a S't George's cross. What happened to your britishness ?

With hope,
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Cher Royaume,

Quand je t'ai rencontré, j'avais à peine 10 ans, et c'était la première fois que je quittais la France. Je ne parlais pas anglais mais mes parents avaient organisé ce voyage par l'intermédiaire d'une petite ville près de Bristol jumelée avec la mienne. Pour ce premier voyage, mon frère aîné et moi avions séjourné dans la même famille. Le voyage en ferry fut un des temps forts du séjour : nous pouvions veiller toute la nuit, manger des glaces à l'orange et jouer aux machines à sous ! 
Dans cette petite ville de la banlieue de Bristol, j'ai découvert les boums de l’après-midi dans une boîte fréquentée exclusivement par des enfants. J'ai aussi un souvenir ému quand je pense aux bonbons que j'ai découverts, comme les Polo à la menthe avec un trou au milieu, les barres Marathon qu'on appelle maintenant Sneakers, et les Slush Puppies bleus avec une tête de chien sur le verre (un granité). Tout un monde coloré de douceurs sucrées s'offrait à moi - des habitudes alimentaires complètement anarchiques - qui étaient aussi étranges à mes yeux que l'heure du repas du soir - 17h - que le petit encas qu'on me servait au lit : un petit paquet individuel de chips. De quoi chambouler mon rythme chrono-biologique ! Chaque année aux vacances de la Toussaint, je rejoignais ton Royaume par la mer avec une grande impatience.
Ma correspondante (qui avait les cheveux roux) était très différente de la petite fille que j'étais, elle était bien plus avancée que moi et portait du maquillage ! Elle avait un lapin domestique et ne comprenait pas comment on pouvait en manger chez nous.

Après mon bac, j'ai naturellement décidé de commencer des études d'Anglais à la fac. J'avais envie d'en savoir plus sur ton histoire, tes habitants, ta littérature. Tout était tellement différent de chez moi, ton système politique, ta monarchie, tes MP's, tes immigrants. Quand j'ai eu l'opportunité de venir un an comme assistante de Français dans un lycée privé de filles du nord de Londres, j'ai pris quelques affaires et je suis passée sous la Manche, cette fois. Une invention incroyable ce tunnel ! Je suis devenue LA française de notre colocation, nous étions 4 jeunes européennes : Antje, une allemande, Tony, une espagnole, et Rachel, une anglaise qui reprenait nos fautes d'anglais.
Comme on peut l'imaginer, cette année a marqué ma vie de jeune adulte. J'ai découvert l’indépendance dans ton pays. Cette expérience professionnelle et humaine m'a conduite vers le choix que j'ai fait ensuite en couple. 

Je suis revenue avec ma famille, quelques années plus tard, lorsque je suis devenue maman. Nous avons traversé la Manche sans billet retour. Nous avons réorganisé notre vie quotidienne, trouvé une maison, du travail, et une école pour nos enfants qui ne parlaient pas ta langue ! Cette première année a été intense, ce fut à la fois difficile et très "excitant" . Nos amis et nos familles sont venus régulièrement de France, c'était une joie pour nous de partager notre vie, et à chaque fois, tout le monde a été unanime et tombait aussi sous le charme de ton île. J'avais tellement à dire que j'ai crée ce blog sur notre vie à Londres et après 6 ans, il y a toujours quelque chose à voir et à raconter chez toi.

Souvent, on nous demandait quand on allait rentrer en France. Une question délicate : nous n'avions pas prévu jusque là. Nous savions que tout était plus instable qu'en France en matière d'emplois et de logement. Moins confortable, si j'ose le dire. Ici, les allocations chômage sont très succinctes, les propriétaires sont libres de vous mettre à la porte assez rapidement. Nous avons vécu au jour le jour; nous étions confiants dans notre choix même si la vie à Londres coûte cher, l'épargne retraite reste faible. Nous trouvions un équilibre dans cette ambivalence de sentiment, la sécurité et l'incertitude.

Et puis la France a connu des difficultés politiques, économiques et sociales. Nous venions toujours en vacances car nous avons beaucoup de plaisir à retrouver le pays, notre famille et nos amis. Mais en vivant de l'autre côté de la Manche, nous avons vu notre patrie différemment. Pourquoi les britanniques sont ils fiers de leur pays ? Pourquoi le drapeau français est trop rarement un signe de fierté ? En grandissant, nos enfants ont commencé à remarquer des différences entre les deux pays. Pourquoi les gens sont ils plus aimables dans les restaurants de ton royaume (ou dans le métro) ? Nos enfants se sentent chez eux quand ils quittent la France après les vacances. Tu es leur maison. Nous avons du leur préciser qu'ils ne sont pas anglais, mais bien français, mais ils se définissent comme franglais. Une identité, qui, nous l’espérons, pourra cohabiter et les rendre heureux.

Est ce que c'était de l'insouciance ou une trop grande confiance qui nous ont empêchés d'anticiper l'avenir ? On adorait ton drapeau, est il toujours d'actualité ? Le Union Jack est en train de perdre ses couleurs, comment imaginer qu'il ne restera que la croix de St George ? Qu'est il arrivé à ton royaume ?
Avec espoir,

jeudi 23 juin 2016

Brexit, REMAIN (please)

source

Nous en saurons plus sur notre sort demain matin. Pour une fois, on aura hâte de se lever !
L'enjeu est important et le Monde est dans l'attente. Un vote historique a lieu en ce moment.

Aujourd'hui, on a croisé des militants à tous les coins de rues, aux sorties des métros, et sortent leur prospectus par tous les temps. Ils distribuent des auto-collants en rappelant d'aller voter. On voit partout des gens qui arborent leur camp sur leur vêtements ou sur la vitre de leur bow-window.

Le Royaume-Uni est...divisé. Il semble que deux types de camps s'opposent, Londres et le reste du pays, plus que les conservateurs, ou les travaillistes.
En vivant ici, nous avons perçu autour de nous le caractère international de la capitale anglaise. Nous avons aimé cette ouverture d'esprit et l'accueil qu'on a toujours ressenti. Venir du "continent" est un fait banal, car ceux qui viennent du reste de l'Europe sont si nombreux autour de nous, étudiants étrangers qui ne sont jamais rentrés, premier travail, rencontre amoureuse, ou pour d'autres raisons.

Nos enfants grandissent ici depuis 6 ans et n'ont connu que l'école primaire anglaise. La plupart des enfants de leur classe sont bilingues. En tant que parents, cela nécessite parfois un réajustement, leurs références culturelles ne sont pas celles que nous avons connues. Ils se disent franglais et vivent bien dans leurs baskets avec cette identité mixte.

Nous sommes nombreux à vivre dans cette communauté : 2,4 million d'autres européens "migrants" vivent en Grande-Bretagne (depuis plus de 5 ans). Nous pourrions obtenir un passeport britannique. Avec l'approche du Brexit, les demandes affluent  par crainte des conséquences de la sortie du pays.
Mais nous restons cependant en dehors des critères pour voter, car seules les personnes munies d'un passeport britannique et qui résident dans le pays pourront donner leur avis, (les Irlandais et ressortissants du Commonwealth, Chypre, Malte, Australie, Canada, Pakistan, Inde, Nigeria, Gibraltar). Les nombreux anglais vivants à l'étranger voteront sauf ceux qui ont quitté la Grande-Bretagne depuis plus de 15 ans. Pour des personnes qui vivent et payent leurs impôts dans un pays d'adoption, comment imaginer qu'il faudra avoir un visa pour travailler, voyager, ou même vivre là où on le souhaite ?

Les derniers sondages sont assez déstabilisants, car ils font état de résultats très proches : 41% en faveur du REMAIN, 43% pour le LEAVE. Comme on dit en anglais, "it's a coin-toss", un peu comme si on tirait à pile ou face.

lundi 13 juin 2016

Open Garden Square Week End : Fenton House

Une après midi pluvieuse, nous improvisons une visite de Fenton House construite en 1693 et ses jardins clos aux murs de briques (monument appartenant au National Trust), qui cachent un verger et de grandes herbes non coupées, un potager. 
Nous tombons sous le charme du lieu, les couleurs du jardin sont spectaculaires en ce début d'été avec les gouttes suspendues aux feuilles après la pluie.

                    
La balade se poursuit dans le très joli quartier de Hampstead même sous la pluie, on peut se réfugier dans ses nombreux cafés. Encore un incontournable quartier-village de Londres, avec ses ruelles qui montent et qui descendent, le parc et le bois à deux pas, avec plusieurs étangs de baignades ! C'est un havre de verdure, bien connu pour sa vue sur Londres, à Hampstead Heath, sur Parliament Hill. Les maisons du quartier ont des tailles impressionnantes et l'architecture de certaines sont spectaculaires.  Au gré des petites rues étroites pavées, on découvre un pub de quartier, le Holly Bush, un cimetière aux stèles envahies par la végétation, puis retour par le petit centre avec restaurants et magasins sur Flask Walk, une petite rue piétonne charmante, et son barbier traditionnel (enseigne rouge et blanche cylindrique).  
Bonne semaine.

jeudi 9 juin 2016

A glass of wine on Clapham Common's pond !

Les canards n'en reviennent pas : à partir d'aujourd’hui (et pour 4 jours seulement), un petit lac du parc de Clapham Common (SW11), au sud de la Tamise, accueille un bar sur l'eau - qui va être pris d'assaut avec ce soleil !

L'initiative vient d'une marque de vin espagnol, qui a imaginé ce bar au milieu d'un petit étang de Londres ! Il y a aussi des tapas et des dégustations de vin à réserver online (quelques créneaux encore disponibles).
Cet événement marketing appelé "Summer of colours" a aussi la particularité de produire des lumières de couleurs dans l'eau accompagné de musique live. Si le temps est stable, l'environnement peut être très agréable, le pari était plutôt risqué !

Le choc culturel vient du "Snack Wagon", petite caravane ouverte 24/24 populaire auprès des pêcheurs et des cab drivers, avec ses nombreux habitués, la cohabitation va être courte, heureusement.

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Pour voir le lac en hiver, c'est ici, avec l'eau gelée, attention au choc thermique !
Pour voir l'ambiance festival, c'est ici, toujours sur Clapham Common
Pour voir un RV annuel génial, le festival Colourscape