dimanche 24 mars 2019

Brex-shit (excuse my French)

Comme chaque année, nous attendons le printemps avec impatience. Cette saison s'accompagne toujours d'une explosion de pique niques, de sorties en plein air, comme les visites de sites historiques du National Trust; l'arrivée des Bluebells succède à celle des jonquilles. Du bleu et du jaune : les couleurs de l'Europe.
Cette neuvième année sur l'île britannique n'a pas le même parfum. La page blanche des 3 derniers mois sur ce blog est un peu le symptôme de mon manque d'enthousiasme pour partager des tranches de vies anglaises. 
Roses are Red, Violets are Blue...Sugar is sweet and so are you
Samedi, marche contre le Brexit, esprit bon enfant, je retrouve des copains du quartier. Profil : entre 10 à 17 ans de résidence à Londres, certains enfants sont nés ici et ils vont tous à l'école anglaise. Certains d'entre nous ont commencé les démarches de citoyenneté britannique, et pour d'autres la clarification de leur statut avec le "settled status"obligatoire. Devant le nombre de demandes, celui-ci a été simplifié, dommage pour ceux qui avaient bûché sur les 85 pages à remplir...(nous).

Avec ces démarches administratives pénibles et chères (pour la demande de nationalité £1200 par adulte, £900 par enfant), les votes, les débats, les reports, on commence à "leur" en vouloir. 
Remainer, Brexiter, qui sont-ils ? No one voted for this apparaît sur les pancartes. Time for a EU turn. Faire demi-tour, avec un second référendum, beaucoup l'attendent. Les signatures affluent sur le site du gouvernement avec la pétition "Revoke article 50 and remain in the EU"...réunissant plus de 5 000 000 personnes. D'ici à quelques jours, le parlement a pour devoir d'en discuter et d'y répondre.  
L'attente depuis 2016, le manque de visibilité sur l'avenir, scénario catastrophe sur les pénuries ou crise économique à venir, les sentiments sont très mitigés. 
Should I stay or should I go ?
La marche de Samedi a été bénéfique pour le moral : "People's vote march" a réuni des anglais, des écossais, des travaillistes, les régions, les associations, des "continentaux" comme nous, tout le monde marche ensemble : on se sent moins seul. Le drapeau européen drapeau domine largement le Union Jack, habituellement si présent. Et puis, la créativité et l'humour sont au rendez-vous... Les familles sont nombreuses et toutes les générations se confondent. Une mère porte son bébé sur son dos  avec un"Made in Europe". La marche est "disciplinée", comme ces queues constituées naturellement qui nous étonnent toujours. Et des sourires !
Never gonna give EU up 
Les visages de certaines personnalités apparaissent sur les pancartes. Cameron et Johnson sont représentés sur le dessert national "Eton Mess" - sorte de palvova déstructurée- référence à leur éducation prestigieuse à Eton et le bazar qu'ils ont semé derrière eux...
Colonel Moutarde et Mademoiselle Rose ont été remplacé par des têtes de personnages clefs du Brexit, avec ce slogan "They haven't got a CLUEDO - stop playing games with our future".
Give people the final say, on peut l'espérer.

Ce samedi après-midi dans les rues de Londres se termine pour nous à Trafalgar, un lieu symbolique pour le Royaume. Un temps où il affirmait sa suprématie sur le reste du monde avec la victoire sur la France et l'Espagne.
Sur la place, on croise un Yoda aux couleurs de l'Europe, avec son message d'espoir. May the force be with you. 
A suivre...