lundi 19 novembre 2018

Space Shifters

Space Shifters est une exposition qui regroupe une vingtaine d'artistes dont les installations, sculptures, miroirs déformants, boules magiques géantes vous emmèneront dans des univers interactifs datant de ces 50 dernières années.

Elles ont toutes la particularité d'avoir des propriétés cinétiques. Certaines bougent, d'autres nous rendent partie intégrante de l'oeuvre, grâce à nos mouvements ! En 2014, pour les lecteurs assidus, nous avions vécu une expérience magique lors de l'exposition Sensing Spaces, à la Royal Academy of Arts.


Cette fois, nos billets sont réservés pour ce dimanche matin au Southbank Center. Depuis fin septembre jusqu'au 6 janvier, la galerie Hayward présente des œuvres grand format et attire de nombreux visiteurs. 
Dès l'entrée dans la grande salle d’accueil, les miroirs ont un effet presque douloureux pour les yeux ! C'est une installation datant de 2008  est signée Anish Kapoor, cet artiste est d'origine indienne et vit à Londres aujourd’hui. Sa deuxième installation a retenu notre attention, celle qu'il a exposé à l’extérieur de la galerie est un miroir circulaire incliné vers le ciel qui s'y reflète.

Dans la première salle, un autre artiste propose une vision de l'espace en mouvement : le danois Jeppe Hein a installé au mur un miroir long tournant lentement. Des poufs permettent au public de prendre le temps de regarder la rotation du miroir. Selon lui, son installation est un outil de communication et de dialogue. Il pose la question "are you outside or inside the work , you don't really know" et invite les spectateurs à une expérience méditative !
Nombreux enfants avec leurs familles assistent à  l'exposition, un public très éclectique qui profite aussi de la présence de danseurs tout au long du parcours. Ils portent sur leurs épaules des miroirs sur des structures en bois qu'ils transportent doucement dans l'espace et forment des sculptures cinétiques.
Nous quittons ce premier espace en nous dirigeant vers un rideau de chaînettes, bruyantes, scintillantes, très attirantes ! Le travail de cet artiste espagnol Daniel Steegmann Mangramé nous amène dans un espace où il est difficile de savoir quels ont les miroirs des volumes vides dans lesquels on peut circuler, entre réalité et illusion, une oeuvre crée par une artiste polonaise Alicja Kwade. 

La boule géante violette de Fred Eversley, artiste américain, anciennement ingénieur aéronautique, est encore une oeuvre esthétique, à laquelle on ne résiste pas à se poster derrière et se prendre en photo.
Plus loin, on trouve une pièce dédiée à une artiste japonaise que nous avions vu à la Tate Modern (ici), Yayoi Kutsama; connue pour tous les pois qu'elle diffusait dans l'espace, comme des gommettes.
Cette fois, les pois ont pris du volume sous forme de"boules" dont la matière métallique se reflète et attire le regard par la quantité posée au sol. Elle s'intéresse de nouveau à la répétition et à notion d'infini, ce qui offre un spectacle grand format toujours réussi.
En suivant une ligne rouge qui commence sur la rampe d'un escalier, on comprend qu'il faut la suivre. Elle nous amène dans un vaste espace ou la ligne s’étend en formant un mouvement comme un ruban rigide. L'artiste polonaise Monika Sosnowska présente ici un effet surprise, et "désoriente". Elle travaille sur ce qui n'est pas "évident" à l’œil. "My works are...about introducing chaoas and uncertainty. They make reality stop being obvious".  
Toujours sous le charme des rideaux de chaînettes, cette fois-ci dorées, nous attendons notre tour pour pouvoir s'y donner à cœur joie ! L’intérieur / l’extérieur n'offre pas la même vision de l’espace autour de nous. Et l’intérêt de pouvoir se glisser derrière est vraiment intéressant, un peu comme le jeu des tout-petits "coucou / cachés". Derrière le rideau, on arrive à un dispositif pour faire la queue...
L'installation phare de l'exposition fait l'objet d'une organisation particulière, des barrières sont installées pour faire patienter le public (jusqu’à une heure de queue). La sculpture-disque en extérieur d'Anish Kapoor nous aide à patienter, mais nous sommes un peu impatients de voir ce qu'il se passe dans cette pièce mystérieuse pour créer une queue pareille.
Pendant l'attente, j'occupe le temps avec mon appareil photo ! Une à deux personnes seulement entrent simultanément dans l'espace crée par Richard Wilson, un anglais déjà connu pour son travail à grande échelle. Il a "inondé" une pièce d'un liquide noir (de l'huile qui sent assez fort) qu'on traverse au centre, protégé par des parois. L'huile est "remplie" jusqu'au ras bord - il est interdit de mettre les doigts, cheveux et écharpes doivent rester attachés ! L'idée est de nous bousculer, ne sachant plus comment les volumes sont organisés, si le reflet du liquide est une illusion ou une réalité. La porte située sur un des côtés s'allonge et la masse de liquide se poursuit dans l'autre espace voisin.
Les installations sont nombreuses, leur nombre et les différentes transparences, parties vides ou pleines nous ont bien "occupés", et bien-sûr ne nous laissant pas du tout insensibles. A voir seul ou à plusieurs, toujours intéressant de discuter sur nos préférences.
Hayward Gallery Southbank Centre 
337-338 Belvedere Rd, London SE1 8XX, Waterloo Station
11am – 7pm every day except Tuesdays when the gallery is closed.
Late night opening on Thursdays until 9pm.

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