Ces vacances qui commencent s'annoncent britanniques, car la France n'est pas accessible depuis le Royaume sans quarantaine au retour.
Dans mes priorités, j'ai prévu (le matin même) une escapade à Borough Market. Et quelle chance, il fait beau.
Ce lieu dédié aux produits de qualité des quatre coins du monde s'est installé dans d'anciennes usines entre les voies ferrées de London Bridge, dans les années 90 après une longue histoire qui remonte au Moyen âge.
Depuis, les fidèles enseignes sont toujours là (le café britannique Monmouth et le fromager Neals'yard Dairy, l'épicerie espagnole Brindisa, le restaurant de poisson Fish et une multitude de producteurs et artisans indépendants).
Repaire de bons vivants, contrairement aux marchés français, on y voit des amoureux de la bonne chère y déjeuner sur place et à toute heure.
En cette période d'incertitudes pour les commerces et en particulier pour les restaurateurs, je me dirige vers le marché avec l'ombre de la crise en tête, masquée comme tout le monde (sauf ceux qui mangent). Et, surprise, je retrouve l'énergie du marché sans la foule. L'ambiance unique qui la caractérise est toujours là.
Je perçois rapidement que le marché s'adapte aux contraintes. Ici, les restrictions d'appliquent comme partout, mais il règne une certaine décontraction. Disparue la méfiance.
Au menu, du choix et de la diversité, présentés avec soin et en abondance.
Toute la créativité, l'esprit novateur et pragmatique de Londres est là, au pied du Shard.
Un autre point d'intérêt du marché attire mon objectif : photographier les passants, comme le "people watching" m'a manqué !
Qui sont ces gens ? Des employés du quartier pendant leur heure de pause ? Pourtant, il y a encore si peu d'entreprises qui encouragent à se rendre physiquement au travail. Sont-ils des londoniens, qui, comme moi, sortent de chez eux après plusieurs mois confinés ? Des étudiants dont les établissements non pas ré ouverts ou des chanceux qui étudient "en présentiel" dans les environs ?
Ou des touristes ? Ce mot qu'on n'emploie plus. Qui voyage dans la capitale britannique en ce moment ?
Si tu es là, tu viens peut-être d'Australie, de la Barbade, des Bermudes, des Îles Vierges britanniques, de Cuba, de Chypre, toutes ces Iles ! Fidji, Falkland, ou Faeroe, Saint Barthélémy, les Seychelles...Je m'égare avec cette liste.
Aussi, qui est cet homme habillé en rose des pieds à la tête avec un Stetson assorti qui déjeune avec une personne au même look ? Ils sortent d'un bal (masqué) en plein après-midi ?
J'aimerai m'approcher pour écouter la langue qu'ils parlent. Mais la distanciation est de rigueur. Je profite du spectacle et de mes excellents raviolis frais épinards / pesto.
A Borough Market, le temps est suspendu.